Les axes spatiaux de développement à Saguenay, 1977-2001

 

 

 

BUT ET OBJECTIF

 

L’objectif de cette carte est de présenter la dynamique spatiale du développement de Saguenay selon l’évolution de l’utilisation du sol comparée entre 1977 et 2001. Cette carte est le résultat d’une analyse détaillée des données spatiales extraites de la carte de l’utilisation du sol de Saguenay en 1977 et de celle de 2001, toutes deux produites par l’Atlas électronique du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

 

Ce schéma est tiré du rapport rédigé par Roger Boivin (2004).

 

 

ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

 

Pour déterminer et qualifier les axes spatiaux de développement de la ville, il a fallu comparer dans le temps deux portraits, deux moments livrant des informations sur la répartition des activités. C’est à  partir des deux cartes d’utilisation du sol, celle de 1977 et celle de 2001, qu’ont été réalisées une analyse et une comparaison des superficies de chacune des 16 catégories. Ce type d’analyse diachronique a fait ressortir les usages en déclin et ceux en expansion, leur concentration ou leur dispersion, voire leur apparition ou leur disparition sur le territoire. Cette analyse a permis d’identifier, sur une période de 24 ans, cinq tendances lourdes qui ont marqué la dynamique spatiale du territoire de Saguenay. Ces tendances sont les suivantes:

 

  • L’expansion rapide du tissu urbain;
  • La dispersion des activités motrices;
  • Le déplacement du centre de gravité du tertiaire vers le périphérique;
  • La perturbation du monde agricole;
  • L’émergence d’axes de développement.

 

 

COMMENTAIRE

 

La nature du territoire de Saguenay, dont les zones urbaines sont essentiellement localisées sur le plateau du Haut-Saguenay, couplée à la fragmentation en six grands noyaux principaux d’urbanisation distincts étaient des conditions de départ à l’émergence d’axes de développement liant les parties constituantes de la conurbation.

 

Le plus important de ces axes s’étend d’est en ouest et est articulé autour de la route 170 ainsi que de l’autoroute 70. Cet axe unit cinq des six noyaux d’urbanisation de la ville (excluant seulement Chicoutimi-Nord) et a pris, de 1977 à 2001, une considérable expansion spatiale. Du port de l’Alcan dans l’arrondissement de La Baie au centre-ville de Jonquière, cet axe est toujours en plein développement.

 

Perpendiculaire à celui des routes 170-70, l’axe Talbot est au départ la première voie de contact de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean avec l’extérieur. Au fil des années, cet axe a développé deux grandes vocations : une vocation commerciale et une vocation manufacturière.

 

Toujours perpendiculaire à l’axe principal 170-70, celui constitué des boulevards Saint-Paul et Sainte-Geneviève a la particularité d’être le seul qui lie le secteur nord de Chicoutimi au reste des espaces urbanisés de la ville. S’étendant du parc industriel du Haut-Saguenay au sud jusqu’aux limites du district de Canton Tremblay au nord, cet axe est spécialisé dans le commerce de gros, pour ce qui est du boulevard Saint-Paul, et dans le commerce de détail pour le secteur nord.

 

L’analyse de la dynamique spatiale de Saguenay entre 1977 et 2001 a permis de dégager qu’une nouvelle forme d’urbanisation tend à prendre forme à la suite d’un double mouvement d’étalement du tissu urbain et du déclin des centres-villes. En effet, la dispersion des activités motrices se fait en grande partie le long de deux grands axes de développement. La zone de conjonction des deux axes retient plusieurs des nouvelles activités motrices apparues de 1977 à 2001. Effectivement, on peut voir sur la carte que la zone allant du croisement des routes 175 et 170 a attiré effectivement des hôtels, des centres commerciaux, des activités industrielles et quelques espaces à bureaux. Considérant sa localisation, son accès et l’importante quantité d’espace disponible qu’il recèle, il est probable que ce nouveau corridor principal de développement accroisse son pouvoir attractif sur les futurs éléments de développement de la ville.

 

La zone adjacente au Port Saguenay au nord de l’arrondissement de La Baie pourrait également générer, dans les prochaines années, le développement d’un nouveau pôle industriel lourd, bien que la présence du port sur ce site depuis plus de 20 ans n’ait toujours pas été, à ce jour, à l’origine de la mise en place de ce nouveau pôle majeur.

 

 

RÉFÉRENCES

 

BOIVIN, Roger, (2004), Évolution de l’utilisation du territoire, Ville de Saguenay, 1977-2001, Université Laval, Mémoire de recherche, 213 pages.

 

BOUCHARD, Louis-Marie, (1973), Les villes du Saguenay : étude géographique, Chicoutimi, Université du Québec à Chicoutimi et Leméac, 212 pages.

BRUNEAU, Pierre, (1989), Les villes moyennes du Québec : leur place dans le système socio-spatial, Québec, Presses de l’Université du Québec, 195 pages.

DEROY, Gérald et Rémi SAINT-PIERRE, (1978), Les friches urbaines du Haut-Saguenay, Université du Québec à Chicoutimi, Mémoire de baccalauréat publié dans Le Sagamien, 97 pages.

DION, Martin, (1997), Utilisation du sol à Ville de La Baie, Université du Québec à Chicoutimi, Rapport de stage, 15 pages.

GAUTHIER, Majella-J. et Louis-Marie BOUCHARD, (sous la direction), (1981), Atlas régional du Saguenay–Lac-Saint-Jean,  Chicoutimi, Gaëtan Morin Éditeur, 98 planches.

GAUTHIER, Majella-J., (1981), L’évolution récente de l’espace rural au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Université de Caen, Thèse de doctorat, 331 pages.

LEBLOND, Robert et autres, (1978), Schéma d’aménagement du Haut-Saguenay, Dynamique de l’utilisation du sol 1966-1977, Chicoutimi, 71 pages.

GARREAU, Joel, (1988), Edge city : Life on the new frontier, New York, Doubleday, 548 pages.

 

 

 

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Roger BOIVIN avec la collaboration de Majella-J. GAUTHIER et Carl BRISSON

Laboratoire d’expertise et de recherche en géographie appliquée (LERGA)

Atlas électronique du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Université du Québec à Chicoutimi, avril 2010